Packaging éco-responsable :
un nouvel enjeu dans la conception produit

Un produit est intrinsèquement lié à son emballage, et ce dernier est une partie prenante de l’expérience qu’a le consommateur avec la marque. Il n’est d’ailleurs pas anodin de remarquer le nombre incalculable de vidéos d’« unboxing » sur les réseaux sociaux présentant le déballage d’un produit. De la découverte jusqu’à son utilisation finale, l’emballage va entraîner la stimulation de nos sens : la vue et le toucher en premier lieu.

Mais voilà, l’industrialisation a abusé de ce media aujourd’hui décrié : inutile et polluant, il est devenu l’ennemi public n°1. Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental des produits qu’ils achètent et exigent des options plus durables, sans réduire leur expérience.

Les marques ont fait de nombreuses avancées dans ce sens, particulièrement dans la conception même de leurs produits, proposant un sourcing de matières premières à faible impact environnemental, et à forte valeur éthique.
Elles se doivent donc d’être cohérentes et appliquer ces principes à ce qui entoure le produit.

Mais comment utiliser ce territoire d’expression sans subir un préjudice d’image dû à des emballages qui n’ont plus la cote ? Car il faut bien admettre que sans emballage, c’est tout un pan de communication et une expérience qui sont perdus.

Chanel Beauté a ainsi revus la conception de ses emballages, sans en changer l’essence, grâce à sa collaboration avec le spécialiste de l’emballage Texen.
Du verre recyclé dans les flacons de parfum N°5, 91% de matériaux bio-sourcés pour les bouchons des Eaux de Chanel, des graines de camélia upcyclées dans le capot de la crème revitalisante N°1, … Autant d’exemples qui prouvent qu’il est possible de proposer des emballages plus vertueux sans diminuer son image de marque.

©Chanel

Dans le domaine des vins et spiritueux aussi, la question se pose. En l’occurrence pour les coffrets de crus d’exception. Il paraît impensable que ces bouteilles ne puissent pas offrir une expérience différente des autres.
La maison Ruinart a alors proposé un étui « Seconde Peau »… en papier. Un matériau qui pourrait paraître moins noble que d’autres, et pourtant grâce à un jeu de texture veloutée et de gaufrage, le résultat est bluffant. L’emballage ainsi créé se trouve être onze fois plus léger que ses précédents coffrets, ce qui réduit drastiquement l’impact du transport.

©Ruinart

Enfin, la joaillerie n’est pas en reste puisqu’elle aussi a plus que jamais conscience que ses créations sont sous les feux des projecteurs en matière d’éthique et notamment de traçabilité des matières premières. De nombreuses marque de joaillerie éthique ont ainsi vu le jour, et se doivent donc d’être en accord avec leurs valeurs en proposant des écrins éco-responsables.

©Nu Atelier

Nu Atelier, par exemple, a entièrement repensé les packagings de ses bijoux en supprimant notamment l’aimant de fermeture, tout en trouvant une nouvelle manière de rester solide et assurer une fermeture facile.

C’est là, je pense, que les designers ont un rôle à jouer dans cette réflexion globale de l’emballage éco-responsable, car leur créativité pourra apporter des solutions à ces deux critères jusqu’ici difficilement conciliables : être esthétique et écologique.

Les emballages et la filière du packaging n’ont donc pas encore dit leur dernier mot.

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